Modeste village de la rive gauche de la Rance longtemps isolé faute d'accès facile aux voies de grande communication, La Richardais n'en constitue pas moins un territoire où se résume assez bien l'histoire du Pays malouin.Bordé par un chemin gaulois emprunté par le voyageur désirant se rendre à Alet, capitale des Coriosolites, ce territoire sera dès le IIème siècle de l'ère chrétienne le lieu d'établissement de deux ou trois villae gallo-romaines détruites à la fin du IIIème siècle par les incursions des Saxons.Puis viendra au VIème siècle l'immigration bretonne qui, créant la paroisse de Pleurtuit, entreprendra l'évangélisation des populations et le défrichement systématique du pays. Les invasions normandes du Xème siècle n'épargneront pas le territoire de la Richardais, y laissant quelques traces dans sa toponymie. Mais c'est avec la période féodale et l'implantation d'une motte au XIème siècle que naissent véritablement le village de La Richardais et les villages environnants qui constitueront beaucoup plus tard la paroisse, puis la commune de La Richardais.Peuplés de paysans bientôt attirés par l'extraordinaire activité maritime de Saint-Malo, ces villages deviendront au XVIème siècle, avec d'autres villages du bassin maritime de la Rance, les auxiliaires indispensables de cette activité, notamment pour la pêche à la morue. Leur connaissance toujours plus approfondie des choses de la mer conduira leurs habitants à devenir, dès le milieu du XVIIème siècle, mais surtout au XVIIIème et au XIXème siècles, des constructeurs de navires. Sous la conduite d'une élite commerçante et artisanale dynamique, La Richardais entreprendra alors, au prix de bien des difficultés, de se séparer de Pleurtuit pour conduire elle-même ses propres affaires (création d'une paroisse autonome en 1848 ; érection de cette paroisse en commune en 1880).C'est cette histoire deux fois millénaire que, dans un livre intitulé "La Richardais, histoire d'une commune du Pays malouin", Maurice AUBRÉE a entrepris de retracer jusqu'à la destruction du bourg en 1944, en s'attachant tout particulièrement à étudier l'évolution de la population richardaisienne et son comportement face aux événements auxquels elle fut confrontée : l'expansion du commerce malouin au XVIème siècle, les ordonnances de Colbert en matière maritime, la révolution de 1789, l'avènement de Dinard en tant que station balnéaire, la séparation des Eglises et de l'Etat, etc...