À travers les rencontres de la vie d’une femme de trente-trois ans, Le rire fou des chimères se lit comme un journal, en morceaux sur une période de cinq ou six ans. Cette chronique retrace les relations amoureuses de l’auteur avec Anne, Charles, Sylviane et Victor, dans une recherche passionnée et baroque avec ses errements, ses folies, ses illuminations. La psychanalyse, dont il est ici question, a - depuis longtemps - quitté les sentiers narcissiques de la mode, mais laisse aussi ses plaideurs les plus authentiques loin de leur travail. Judith C. Brouste réussit, à sa manière, à traiter le nom propre de son analyste comme un nom commun... Jacques Lacan, acteur malgré lui, savait peut-être déjà ce qui, de ce parcours amoureux, se lit comme une fable. L’écriture, faite de glissements, effleure le réel et l’Histoire, prise dans le cheminement des mots et de leur articulation, court toujours.