S’il est un domaine où la frontière est indécise entre le surnaturel et la réalité quotidienne, c’est bien celui de la poésie : c’est ce que nous dit Émile Dallière. Ses petits tableaux sont ornés d’un sourire, et les larmes - quand il y en a - se font discrètes. Quand il se laisse aller à de belles envolées, bien vite il sent le danger que l’on court de se prendre au sérieux, et il jette du lest pour ramener son aéronef dans les couches d’air frais, imprégnées d’humour. Est-ce, chez lui, un système ? Est-ce prémédité ? Que non ! C’est une image de lui-même, de son langage et de sa vie, et qu’il nous livre avec gentillesse, comme si on était déjà d’accord avec lui.