Armande Plé puise, à même une palette abondante, les demi-teintes et les clairs-obscurs évocateurs de sentiments et de sensations empruntées à la nature animée. Tout lui est spectacle, et le moindre obstacle fait rebondir son inspiration. Sa lyre, d’une extrême sensibilité, vibre au souffle du désir, comme à celui du regret. Tout ce qui vit participe à sa vie et lui est exemple. Elle communie à la fois avec le sang et avec la sève. Elle participe à l’envol de l’oiseau et à la chute de la feuille. Sa voix ne connaît pas de loi et son cœur palpite à tous les rythmes élémentaires. Qu’elle évoque ou qu’elle décrive la terre, le ciel... l’enfer, ses poèmes donnent l’impression d’être vécus, sentis ! ils vibrent, ils parlent. L’émotion qui les anime, donne aux mots un pouvoir d’incantation, où la nostalgie et le rêve se succèdent, unis et séparés comme la nuit et le jour. Peu de poèmes sont élaborés dans ce recueil dont la simplicité égale la sincérité, et qui s’offre au lecteur dans la nudité sans apprêt qui est l’attribut de la poésie à l’état de nature, dégagée de toutes contraintes scolastiques.