La médecine se sert de l’idée magique de prévention pour assurer sa maîtrise sur notre vie. Elle exploite nos peurs, elle utilise les pressions exercées par l’économie, et elle laisse entendre que, si nous suivions sa loi, nous serions sauvés. Pourtant, ni son savoir ni son pouvoir ne l’autorisent à faire cette promesse, ni à nous dicter une vie dominée par un seul souci de survivre. Elle ne peut abolir le risque et elle ne peut y prétendre sans menacer nos libertés. C’est contre ce langage de la peur et de la dépendance que Norbert Bensaïd, tout en respectant les acquis de la médecine, élève une protestation documentée et passionnée.