« La démolition » est l’histoire de la très méthodique destruction mentale et physique d’un homme par une femme. Trois figures s’y détachent : Thérèse, la destructrice ; Julien, l’homme prêt à se laisser détruire ; et Adrienne, une innocente, victime par ricochet. Tout dans cette histoire est (ou paraît) excessif, sauf le ton, qui reste rigoureusement maîtrisé. Cela commence comme une aventure érotique, dans le soleil d’une île où les gens ont l’habitude d’aller nus ; mais déjà tout est en place, pour que thème et personnages glissent vers une sorte de « passion », où l’esprit et le sexe iront jusqu’au bout de leurs intentions, ou de leurs tentations, ou de leur vertige. Pas d’époque ni de lieu privilégiés pour ce récit : c’est aujourd’hui qu’il se déroule, dans des maisons, des voitures, une campagne, une ville, qui sont notre univers le plus familier et le plus quotidien. Cela ne fait que renforcer l’impression que le lecteur emporte avec lui dans cet univers retrouvé, en refermant ces pages pleines d’une curieuse décence et d’une étrange dignité, dont l’auteur a choisi de masquer - sous le nom de Thomas Sourdine - sa véritable identité.