Résumé
“La ligne droite”, c’est, pour le géomètre, le plus court chemin d’un point à un autre. Pour le coureur de fond ou de demi-fond, c’est le troncon de la piste où il faut produire le plus grand effort, attaquer puis déborder l’adversaire. Stefan Volker n’est pas seulement un dieu du Stade. Après une brillante performance qui ouvre pour lui la porte à tous les espoirs, il est mobilisé, envoyé sur le front russe et porté disparu. En réalité, blessé et physiquement diminué, il se cache sous un faux nom. Lorsque son ancien entraîneur, Julius Henckel, le retrouve, il vend des journaux à la gare de Munich. Pourtant, Henckel, avec l’aide de sa femme Helga, parviendra à refaire un athlète de cet homme déchu, déchiré. Mais Volker ne croit plus en lui, ne croit plus en rien et c’est tout le drame de La Ligne droite : peut-on, doit-on sauver les hommes malgré eux ? Dans ce livre, Yves Gibeau a su donner toute la mesure de son talent de conteur et de l’extrême sensibilité qui animait déjà ses précédents ouvrages. Un jour, Stefan foulera de nouveau la cendrée et, oublieux de son bras mutilé, tentera de forcer la victoire dans “la ligne droite” pour battre son propre record. Leçon d’affection, de courage et de ténacité. Ce récit sobre et prenant a obtenu le Grand Prix de Littérature sportive en 1957.
Auteur
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Né en 1916 à quelques kilomètres des lieux de la bataille de Verdun, Yves Gibeau, fils d’adjudant de carrière, devint un antimilitariste viscéral, un insoumis dans l’âme, dont les convictions pacifistes résonneront dans toute son œuvre. Mobilisé en 1939, prisonnier un an dans un stalag de Prusse-Orientale, Yves Gibeau parvient à se faire rapatrier en novembre 1941 et file aussitôt à Marseille. Il y mène une vie de bohème, semi-clochard, avant que, repéré par les recruteurs du STO, il ne se réfugie dans la ferme paternelle champenoise. Après-guerre, il devient chansonnier, joue aux côtés de Francis Blanche, et écrit son premier livre, ses souvenirs de prisonnier de guerre. Rogue et drôle, "Le Grand Monôme" paraît en 1947 chez Calmann-Lévy : c’est Raymond Aron qui en a recommandé la publication et qui présente le jeune auteur à Albert Camus, alors patron de "Combat". Il tâte du journalisme, écrit des chroniques de variétés et de music-hall et sympathise avec Boris Vian. Cet amoureux de la langue dont les écrivains favoris s’appellent Henri Calet, Alexandre Vialatte, Raymond Guérin, Emmanuel Bove et Antoine Blondin entre à "Constellation" comme correcteur, avant de passer secrétaire de rédaction à "L’Express" – journal pour lequel il compose les grilles de mots croisés. En 1950 paraît "Et la fête continue", et en 1952, son roman le plus célèbre, "Allons z’enfants…" Suivront "Les Gros Sous", "La Ligne droite" et "La guerre, c’est la guerre" : cette histoire d’une désertion en pleine guerre d’Algérie passe pour une provocation. C’est l’échec et Yves Gibeau va se taire jusqu’en 1983, où il publie un livre sur le Chemin des Dames avec des photographies de Gérard Rondeau. En 1988 avec "Mourir idiot", Gibeau rédige un roman tissé de souvenirs personnels. Le vieux réfractaire s’est éteint en 1994, à Roucy, village de sa Champagne natale où il s’était retiré.
Caractéristiques
Editeur : (Pocket) réédition numérique FeniXX
Publication : 1 janvier 1986
Support(s) : Livre numérique eBook [ePub]
Protection(s) : Marquage social (ePub)
Taille(s) : 707 ko (ePub)
Code(s) CLIL : 3442, 3435
EAN13 Livre numérique eBook [ePub] : 9782266302234