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Résumé

La première question philosophique est une question politique : qui peut philosopher ? Pour Platon, les citoyens doivent accepter un "beau mensonge" : la divinité a donné aux uns l'âme d'or des philosophes, aux autres l'âme de fer des artisans. Si les cordonniers ne s'occupent que de leurs chaussures, la cité sera en ordre et la philosophie protégée de la curiosité des "bâtards".

Au XIXe siècle, les cordonniers s'agitent et des philosophes viennent proclamer le grand changement : le producteur désormais sera roi et l'idéologue esclave. Pourtant, à suivre le parcours de Marx, la science du nouveau monde prend une allure déconcertante : le "vrai" prolétaire est toujours à venir, le Livre interminable, et le savant récuse tous ceux qui tentent d'appliquer sa science.

Sartre affronte le paradoxe : l'ouvrier devient le gardien absent du monde du philosophe, et ce dernier doit loger ses raisons dans les raisons du Parti. Chez Bourdieu, la critique supposée radicale des distinctions culturelles et des illusions philosophiques n'exprime plus que l'ordinaire d'un ordre où la démocratie s'est abîmée en sociocratie.

Le philosophe n'est plus roi. Mais le professionnel de la pensée s'assure à bon compte d'un regard "lucide" sur l'aveuglement de son voisin, pour la bonne cause d'un peuple toujours prié de rester à sa place.

Auteur

  • Dans Figures de l’histoire, Jacques Rancière poursuit sa subtile réflexion sur le pouvoir de représentation des images de l’art. Comment fait l’art pour rendre compte des événements qui ont traversé une époque ? Quelle place attribue-t-il aux acteurs qui les ont faits – ou à ceux qui en ont été victimes ? D’Alexandre Medvedkine à Chris Marker, de Humphrey Jennings à Claude Lanzmann, mais aussi de Goya à Manet, de Kandinsky à Barnett Newman, ou de Kurt Schwitters à Larry Rivers, ces questions ne sont pas seulement celles que posent les spectateurs aux œuvres qu’ils rencontrent. Elles sont celles de l’histoire de l’art elle-même. S’interroger sur la manière avec laquelle les artistes découpent le monde sensible pour en isoler ou en redistribuer les éléments, c’est s’interroger sur la politique au cœur de toute démarche artistique. Telle est la démarche de Jacques Rancière, pour qui il n’est pas d’image qui, en montrant ou en cachant, ne dise quelque chose de ce qu’il est admis, dans tel lieu ou à tel moment, de montrer ou de cacher. Mais aussi pour qui il n’est pas d’image qui ne puisse, en montrant ou en cachant autrement, rouvrir la discussion à propos des scènes que l’histoire officielle prétendait avoir figées une fois pour toutes. Représenter l’histoire peut conduire à l’emprisonner – mais aussi à en libérer le sens.

Auteur(s) : Jacques Rancière

Caractéristiques

Editeur : Fayard

Auteur(s) : Jacques Rancière

Publication : 14 mars 2002

Intérieur : Noir & blanc

Support(s) : Livre numérique eBook [ePub]

Contenu(s) : ePub

Protection(s) : DRM (ePub)

Taille(s) : 271 ko (ePub)

Langue(s) : Français

Code(s) CLIL : 3643

EAN13 Livre numérique eBook [ePub] : 9782213653006

EAN13 (papier) : 9782213612980

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