Fidèle au souvenir du coin de terre limousine auquel il doit le plus pur de son inspiration, Charles Sylvestre nous initie, dans un récit tout imprégné de la poésie de la nature, au long dévouement d’une pauvre fille, qui trouve dans l’attachement à un neveu, à peu près délaissé par une mère indigne, la compensation de ses déceptions intimes. Mais, cet enfant qu’elle a recueilli, qu’elle a réchauffé de sa tendresse passionnée, dont les jeunes ans ont égayé son existence rude et simple, on vient le lui réclamer et, soudain, elle découvre, avec un frémissement de révolte, qu’elle n’est qu’une mère adoptive. La vraie mère réclame ses droits. Dès lors commence, pour Claire Lautier, un supplice de tous les instants, l’attente crucifiante de la séparation inévitable. Du moins, ce sacrifice accepté sera, elle le veut, elle le sent, le salut de l’enfant rendu à son vrai foyer, celui de la mère coupable elle-même, brusquement éclairée sur ses devoirs. Cette poignante histoire se relève de descriptions, qui évoquent puissamment la beauté des paysages limousins, l’intimité prenante des demeures rustiques, le pittoresque des mœurs restées primitives.