Un samedi après-midi, à Casa : la police envahit le centre-ville ; dans les quartiers périphériques, l’émeute commence. Seul dans son appartement, un architecte français attend des nouvelles de sa femme, qui va accoucher de leur premier enfant, et tente de faire le point sur sa vie. Les rafales éclatent, étouffées par les rideaux de la chambre. Dans le style sobre, bref, d’une étrange neutralité, qui lui a valu l’intérêt des critiques pour son premier roman, “Quelques corps au passage”, F. Haverland nous parle d’un Maroc à la fois paisible et cruel, ancien et moderne, un pays qui se fait lentement, loin de tout folklore. En contrepoint, “L’héroïne”, tirée d’un fait authentique - histoire d’un couple, dont la vie va basculer dans l’horreur en l’espace d’une journée, est fait du même mélange - déroutant - de tendresse quotidienne, de souvenirs, et de violence extrême. En toile de fond, bien évidemment : le ciel bleu fixe de Casa.