Ce roman, qui possède une agréable linéarité narrative, nous procure le plaisir d’un précieux enseignement. Boby Chrysost, le premier et plus important des personnages, devient vite un héros attachant et sa crise de conscience n’est, en fait, qu’un discours profond autour du phénomène troublant et angoissant de la fatalité. Le ton de l’auteur est à l’image de la personnalité de celui-ci, rigoureux mais riche, parce que plein d’une certaine humanité bienveillante. De plus, en utilisant - à travers une simplicité calme - une saine réflexion douce amère sur les joies et les périls de l’existence, il révèle une véritable quête de paix. L’existence de Boby Chrysost, qui est décrite avec un sens subtil de la psychologie et s’inscrit dans le récit avec une rare pertinence, n’aura pas été un naufrage, certes ; mais bel et bien une dérive permanente.