El Campesino commencera alors une vigoureuse campagne pour dénoncer l’arbitraire du régime stalinien. L’un des premiers, il témoignera sur le goulag... au risque, à l’époque, de s’attirer des démentis ironiques. Réfugié en France, il deviendra à Metz un simple travailleur. Adversaire toujours déterminé de Franco, il sera soupçonné de se livrer, de l’autre côté de la frontière, à des activités terroristes qui l’exposeront à de sérieux démêlés avec la justice française. El Campesino a retrouvé récemment sa femme et ses enfants, qu’il avait cru disparus. Revenu en Espagne, il ne s’est pas décidé à s’y installer définitivement et a demandé à ses compatriotes, lors des élections législatives, de rejeter tout à la fois le communisme et le franquisme, et de porter leurs suffrages sur les candidats du parti socialiste. Si son ardeur politique s’est quelque peu apaisée, le vieux lutteur n’a rien oublié des jours héroïques.