« Nous avons fêté les quatre-vingt-dix ans de Marguerite. Elle a gardé une agilité d’esprit, une vivacité, un sens de la répartie, qui enchantent. Elle jouit aussi d’une excellente mémoire et se plaît à relater des anecdotes, des événements grands ou petits de sa longue vie. J’ai entrepris d’interroger Marguerite, de lui faire dire son enfance et sa jeunesse dans ce village de Grimaud qui demeure le lieu des racines de la famille ». Le livre s’arrête à son mariage parce qu’une autre histoire commence qui est en partie la mienne : Marguerite, c’est ma mère. Suzanne Prou Par la voix de Marguerite, nous voyons renaître un monde ancien dont nous gardons la nostalgie. L’histoire d’une époque à travers la vie quotidienne d’un village de Provence, dans les premières années du siècle. C’est le temps des carrioles et des lampes à pétrole, où les garçons portent des galoches, les filles des jupons et des bas de coton noir. Bientôt ces garçons retrouveront le chemin de la caserne pour le grand massacre qui se prépare. Et ce petit monde disparaîtra.