Résumé
En 1923, un jeune homme aux cheveux bruns et aux yeux noirs quitte sa province et débarque à Paris. Il y trouve les lumières des salons, l’ambiance des cocktails et des bals, le sourire des femmes. Trois d’entre elles l’attirent, l’entraînent, le protègent : Bettina, une belle américaine, manequin chez Schiaparelli, Lili de Chambure et Josée Laval. Réceptions, champs de courses, défilés de mode, dîners dans des hôtels particuliers, nuits interminables. L’hiver, il skie à Saint Moritz et séjourne l’été à Deauville, à Cannes ou à Antibes. Chez les Bourdet, les Faucigny-Lucinge, les José Maria Sert, Lucien rêve face à la mer et navigue sur les yachts des Rothschild et de Daisy Fellowes. Les robes ont pris les couleurs des fleurs, Lelong, Chanel, Balenciaga, les ont dessinées. Lucien travaille pour le magazine Vogue. Les années filent, oisives, douces. Chaque soir, l’orchestre joue : Jazz, tangos, valses, les têtes tournent. Soudain, l’histoire s’accélère. Lucien entre au service de celui que Bettina a épousé : Gaston B., député, chef de parti, personnalité ambiguë qui oscille entre la gauche et la droite et, pour finir, passe au fascisme. Il connaît aussi un journaliste, agent secret, Jean Fontenoy, mari de la belle aviatrice, Madeleine Charnaux. Avec lui, il fume l’opium. Les lumières des années trente s’éteignent. Dernière soirée à l’ambassade de Pologne, bal rose de Philippe de Rothschild, l’été 1939 s’achève. La guerre éclate. Paris est occupé. Pétain et Laval s’installent à Vichy. Lucien court après les lumières de la collaboration et le champagne coule encore. Sacha Guitry et Serge Lifar paradent, Cocteau passe et salue le sculpteur d’Hitler, Arno Breker. Lucien suit Gaston B., nommé ambassadeur à Moscou puis à Ankara. Il fréquente l’ambassadeur d’Allemagne, Von Papen, s’installe à Therapia, au bord du Bosphore. L’Histoire hésite : victoire ou défaite allemande ? Stalingrad retentit comme un cri. Les cartes ont changé de mains. De retour à Paris, Gaston B. est arrêté. Lili de Chambure est morte à Ravensbrück. José de Chambrun s’enferme dans son appartement de la place du Palais Bourbon. Mais le pire reste à venir : les regrets, ceux d’une vie gâchée et de l’insupportable lâcheté. Tout, désormais, paraît faux, vide, inutile. La vie n’a plus aucun sens.