Compagnon de route, serviteur et fou du roi, un jeune libéral devenu grand feuillette l’album d’une drôle de famille, celle des quadras de la droite où figurent ses « amis » parvenus au pouvoir. Et de s’étonner. Eux qui, vingt ans plus tôt, défendaient le camp de la liberté se retrouvent en pleine panne idéologique. Et de critiquer. Eux qui voulaient tout changer sont allés de dérives en projets avortés, de rénovation en néo-rénovation, se sont adonnés au marketing électoral, se sont abandonnés au tout médiatique. Et de diagnostiquer. Bidon, c’est une génération bidon celle qui a pris le pouvoir en viager et à qui il ne reste plus qu’à se réinventer. A moins de voir la droite périr sous les coups de son ultime et désormais unique ennemi, elle-même. Car si Hugues Dewavrin dissèque le mythe de la génération morale, dénonce les dictatures du prêt-à-porter idéologique, s’insurge contre les nouveaux poncifs – l’écologie, la nation – il ne se prétend pas un Saint-Simon fin de siècle, frappé d’une crise existentielle. Bidon, il avoue l’être pour avoir été mêlé de près à beaucoup d’égarements dont il dresse le récit exemplaire. Mais, voilà ! Assez ! Arrêt moteur. Arrêt Image. Il faut en revenir à la citoyenneté et à la République. Un essai, corrosif, qui rompt avec l’ambiante courtoisie.