Avec patience, avec méthode, avec persévérance, Michel Schonn a dépouillé d'innombrables archives, et nous livre ici le résultat de ce travail de fourmi. Si toutes les recherches archéologiques étaient couronnées d'un tel succès, bien peu de mystères subsisteraient.La démonstration est remarquable : il n'y a, pour l'instant, plus un seul poinçon de maître potier d'étain chartrain qui ne retrouve son propriétaire.Mais l'intérêt du présent ouvrage — grâce aux documents inédits qu'il a mis à jour — dépasse de beaucoup le cadre de la cité chartraine. C'est un grand pas qui vient d'être franchi pour l'archéologie de l'étain en France. En effet, nous ignorions tout — bien que les supposant — de ces sociétés de moules, dont les inventaires nous apportent la preuve tangible ; nous découvrons enfin — document à l'appui — comment nos artisans se procuraient leurs coûteux moules, ainsi que les poinçons dont ils frappaient leurs œuvres ; nous comprenons mieux les problèmes soulevés par la cession de ces fameux offices d'essayeurs-contrôleurs, et nous voici, de plus, confortés pour l'explication de certains millésimes relevés sur des poinçons de contrôle. De tout cela, nous devons remercier les auteurs de cette étude.Philippe Boucaud