Autour de Jean-Noël Dupech, le Gascon rouge, trois générations de personnages gravitent. Ils sont comme des figures d’un jeu de cartes battu par l’Histoire de notre siècle. En 1920, Marie et Maximilien, le tonnelier, donnent l’assaut à un cinéma. À l’automne 1968, leurs petits-enfants envahissent le cimetière où leur mère est enterrée au milieu des drapeaux rouges. Ces explosions sont nourries de la tendresse, de l’émotion et de la pudeur qui arment et désarment ces femmes et ces hommes. Nus et pleins d’orgueil, ils surgissent d’un village, Saint-Pierre-de-Loth, où les rites demeurent plus forts que le tohu-bohu de l’époque : la tue annuelle du cochon, la préparation des lamproies, la course cycliste, les vendanges et l’élection du Roi des menteurs. La silhouette fragile de Marie traverse le roman comme un espoir qui ne parviendra pas à l’emporter sur le scepticisme candide du narrateur. Il s’approprie la mémoire d’un siècle en reconstituant la vie de ces personnages, la gloire et les échecs du mouvement social.