Le personnage principal, Roland, se disperse en multiples contacts amoureux sans lendemain. Quelques-unes de ces liaisons servent à l’analyse de la psychologie d’un type d’homme à femmes, au fur et à mesure qu’il avance dans la vie. Cette première partie, vivante, mouvementée, rappelant les conteurs galants, contraste intentionnellement avec le drame qui éclatera lorsque Roland aimera et épousera Geneviève. L’homme à femmes a perdu sa sensibilité, son aptitude à la confiance, le duvet du cœur. À 40 ans, il a connu tous les stratagèmes et toutes les petites roueries des épouses adultères, il a participé à tant d’agréables félonies, que son expérience de braconnier empoisonne le nouveau garde-chasse. Le boomerang des souvenirs meurtrit chaque jour son amour ; c’est le cas particulier de jalousie de l’homme à femmes, qui a perdu la foi indispensable à l’amour. Devant le bébé, la crise de jalousie devient aiguë, morbide. Le doute injurieux dont il accable sa femme, la détache de lui. Au cours d’une longue fugue de Roland avec une maîtresse, l’enfant est malade, et c’est Christian, un vieux camarade de Roland, qui aide l’épouse, refait des pansements, veille pendant qu’elle se repose. Gestes simples, qui mettent leurs sentiments à l’unisson. Ils sont amants lorsque Roland rentre chez lui et, dans la glace du salon, lorsqu’il est entre sa femme et son ami, une main sur leur épaule, leurs silhouettes forment une bouffonnerie où Don Juan tient le rôle du cocu satisfait.