Étrange destin que celui de Jean-Noë Chabot, Périgordin de souche. Curé de Journiac, il part au Mexique. Il tint estaminet à Périgueux, vanta les mérites du Monbazillac, entretint des démêlés avec l’évêché, fit une guerre honorable en tant qu’officier, revint au sein de l’église, et acheva sa vie dans le dénuement et la déchéance, vraisemblablement alcoolique. Sa légende s’établit de façon durable, car entretenue par les petites gens. Mythomane, homme de médias, opportuniste, il sut s’attirer sympathies et inimitiés — en pleine crise de séparation de l’Église et de l’État — par ses cartes postales pamphlétaires. Destin sans précédent, à notre connaissance, non seulement en Périgord, mais aussi en France. Il est peu ordinaire qu’un prêtre serve — en soutane — force verres de Monbazillac derrière son zinc, en se répandant en pamphlets acerbes sur son Évêque, tout en proclamant bien haut sa volonté de servir la parole du Christ...