Horia Liman nous livre ici la terrible fresque d’une des plus étranges régions roumaines. Perdu dans une dépression des Carpates orientales, le pays de l’Oach conserve ses usages des temps les plus reculés, mélange d’éléments primitifs et de rites païens. Caractères abrupts et violents, les habitants de l’Oach nous apparaissent d’abord victimes du désespoir, engagés dans des luttes fratricides, jouets des traditions de mauvais sort. Caractères nobles aussi, dans cette nature hostile, théâtre de superstitions que l’auteur nous amène bientôt à comprendre. Cette âpre narration n’exclut pourtant pas une tendresse et un attachement, qui ne tardent pas à gagner le lecteur. Ce roman fit écrire à E.M. Cioran : Décidément, je suis sensible au charme de votre livre, charme poétique d’un univers à la fois proche et lointain. Rien de la sécheresse occidentale. Visiblement, la civilisation est faite pour décevoir. L’Oach non.