Pékin, 1860. Pour mettre fin à la seconde guerre de l’opium, et surtout afin de protéger leurs relations commerciales avec l’Extrême-Orient, la France et l’Angleterre se sont alliées, et ont dépêché leurs troupes contre le Céleste Empire. Le rêve de Napoléon III est de recommencer, en Chine, l’Expédition d’Égypte menée soixante ans plus tôt par le général Bonaparte : des savants et des explorateurs accompagnent les militaires. Un jeune aristocrate, issu d’une vieille famille du Quercy, le comte Stanislas d’Escayrac de Lauture, a obtenu de participer à la campagne. Déjà, il s’est distingué lors d’une mission chargée de découvrir les sources du Nil. Au Caire, il a rencontré Ferdinand de Lesseps, et est devenu un fervent partisan du Canal de Suez. De Chine, il espère rapporter des observations nouvelles sur les mystères de l’Orient fabuleux. Mais, tandis que les soldats saccagent le Palais d’Été, d’Escayrac tombe dans un guet-apens sur la route de Pékin. Séquestré, torturé, il devient l’otage des Mandarins, l’enjeu d’une terrible partie de bras de fer entre l’état-major anglo-français et le gouvernement impérial. C’est cet épisode — fort peu connu — de l’histoire du Second Empire, que Camille Martinet a choisi de raconter. En fouillant dans les archives militaires et diplomatiques, en compulsant les liasses de papiers de famille inédits des d’Escayrac de Lauture, elle a pu reconstituer toutes les expéditions de l’explorateur, le suivre pas à pas dans son calvaire. En même temps, elle livre une saisissante description de la Chine, déchirée entre le féodalisme de l’Empire, et les appétits féroces de la colonisation. Sans jamais s’écarter de la vérité historique, Camille Martinet est parvenue à faire revivre les exploits et le drame d’un aventurier authentique, dont la destinée hors du commun rappelle les romans de Jules Verne et de Joseph Conrad.