Voici donc la Nice intime de Raoul Mille, celle des parties de boules à l’ombre des platanes, des petits métiers des faubourgs ou du vieux Nice, celle de la cave Ricord et des marchands de socca — la célébrissime socca ! — la Nice noctambule aussi. L’ineffable, l’éternel Negresco, la gastronomie selon Maximin, jeune et brillant chef de file de la « nouvelle » cuisine, les soirées à l’Oyster Pub, les rencontres avec le peintre Moretti, la rue Masséna ou ce qu’il en reste depuis qu’elle est devenue piétonne, les festivals de jazz dans le parc de Cimiez. Les nostalgies enfin, les palais fin de siècle, survivants d’une autre époque, tel le Regina, construit par la reine Victoria pour ses petites vacances sur la Côte. Les souvenirs de casinos, les ombres des joueurs bientôt fantomatiques. Voilà ce qu’est Nice pour Mille. Le livre refermé, l’envie vous prend de retourner à Nice une fois encore, et de la redécouvrir pour de bon, sur les pas de Raoul Mille, fameux cicérone, merveilleux écrivain, à la fois plein d’humour et de tendresse.