Pourquoi le coup du destin, qui a trop tôt déchiré la vie d’Agnès Cardieu, a-t-il irrémédiablement dévié son instinct maternel ? Agnès est-elle victime d’une inconsciente aberration, ou se complaît-elle trop consciemment dans une culpabilité, dont elle ne pourra ni ne voudra être délivrée ? Philippe, le fils rejeté, va vivre la souffrance sans fond d’une enfance sans amour. L’homme qu’il devient arrivera, au terme d’une éducation sentimentale parfois cruelle, à sortir du domaine intérieur où l’ont enfermé les blessures de ses jeunes années. Mais l’autre domaine, la ferme ancestrale, au cœur de cette Beauce dont chaque nouvelle moisson chante le cantique de la Terre, n’appartiendra jamais vraiment à Philippe. Au moment même où sa mère, après avoir tout fait pour le lui arracher, consent enfin, non sans astuce, à le lui rendre, un désastre écologique le contraint à s’en départir. De cette sonate d’été, les deux voix ne se rejoindront qu’une seule fois, en un bref instant.