Un vent de folie souffle dans la capitale d’un pays qui, pour être imaginaire, ressemble à s’y méprendre à bien des nations actuelles. Cet État s’apprête à passer, brusquement, du régime démocratique à la dictature. C’est à travers l’existence quotidienne d’une famille, que nous allons suivre l’évolution de la crise et l’étendue de la révolution. Contestataire violent et partisan résolu de l’action, François adhère au mouvement fasciste. Son frère René, sans doute plus sage, se tient sur la réserve. Tous deux sont jeunes. Leur mère est morte et leur père vit en dehors de la société, en consacrant son temps à l’éducation d’un enfant anormal. Peu à peu, le pacifique René sera pris dans l’engrenage de la révolte. Par passion de la pureté, il délivrera son pays du tyran. Tel est le thème de l’ouvrage : « Le petit café de la place K... », premier roman de Gautier Dessaine, un jeune homme de vingt-deux ans qui poursuit ses études littéraires en faculté. Il est rare que, dès un premier livre, un écrivain affirme — avec autant d’autorité que dans celui-ci — sa personnalité. Plus encore que sa virtuosité dans la construction du récit, Gautier Dessaine révèle, dans « Le petit café de la place K... », un style d’une sincérité et d’un naturel fort attachants, qui fait penser à une sorte de Douanier Rousseau des Lettres.