Jeanne Daguenet mêle à ses vers des poèmes en prose, sans se départir d’un penchant au jeu des mots. Sa définition de la maternité, pour monotone qu’elle soit, résume les émotions gaies ou tristes que subit le cœur d’une mère. Elle chante la nostalgie et « les constants regrets du beau temps perdu » et voudrait « cueillir des fleurs de lune aux rameaux engourdis », demandant à la nature, comme autrefois Lamartine ou Musset, d’être écho et témoin. L’envoûtement des mots qui reviennent « en cadence frapper à coups pressés aux portes de l’ennui » transporte à travers l’irréel décevant et consolateur. Le mirage de l’espérance, dans le désert de l’infortune, se pare de couleurs. « Les couleurs, cette musique pour les yeux. »