Qu’il est donc agréable de découvrir un livre qui vous surprend dès la première page, qui vous plaît et qui vous enchante jusqu’à la dernière et, qui plus est, un ouvrage qui tient cette gageure de réussir un tel tour de force en poésie. Quel contraste avec les nourritures habituelles de ces écrivains, dont la métaphysique s’acharne à torturer les idées les plus claires, pour les défigurer et les rendre absolument méconnaissables. Ici, tout est simplicité, fraîcheur, esprit et harmonie, et je gage — au rythme qui conduit toutes ces histoires de bêtes — que l’auteur aime la musique avant toute chose. D’ailleurs, les musiciens — et des plus grands — lui rendent bien cet amour dans la musique qu’ils écrivent sur ses poèmes, et déjà bon nombre de ces pièces passent sur les ondes. On dirait que ce Romancero vient à point pour nous distraire un instant, et nous faire oublier le terrible maelström où tournent aujourd’hui toutes nos connaissances. Ne nous rappelle-t-il pas qu’il y a plus de mystère dans une simple abeille, que dans un cyclotron ? Il faut lire ce livre qui respire la joie de vivre.