Résumé
Lorsque la Révolution commence, le marquis de Condorcet occupe une situation privilégiée dans la société. Mathématicien célèbre à vingt-cinq ans, secrétaire perpétuel de l'Académie des sciences à trente-deux ans, il est membre de l'Académie française et inspecteur des Monnaies. Ami de Voltaire et d'Alembert, il apparaît comme le dernier des encyclopédistes. Il est célèbre dans toute l'Europe des Lumières et lié aux plus brillants esprits du temps. Disciple de Turgot, il a vécu à ses côtés ses réformes et sa disgrâce. Enfin il est le mari heureux de la belle et spirituelle Sophie de Grouchy.
Cet homme comblé est aussi un homme passionné de justice. Il s'est élevé contre toutes les erreurs judiciaires de la fin de l'Ancien Régime. Ami des Noirs, il lutte contre l'esclavage et la traite. Ami des Protestants et des Juifs, il milite pour la reconnaissance de leur citoyenneté. Adversaire de la peine de mort, il soutient la cause de l'abolition. Et il est le seul à réclamer pour les femmes l'égalité entière des droits.
Dès le début de la Révolution, cet intellectuel s'engage dans la lutte politique. Sous la Constituante, il se prononce parmi les premiers en faveur de la République. Député à la Législative, il propose son célèbre plan d'Instruction publique qui inspirera un siècle plus tard les fondateurs de l'Ecole républicaine. Député à la Convention, il refuse par conviction abolitionniste de voter la mort du Roi et rédige le projet de Constitution le plus démocratique qu'on ait élaboré jusqu'alors. Partisan de l'union des républicains, il se détache de ses amis Girondins sans pour autant rallier les Montagnards. Décrété d'accusation en juillet 1793, il se cache à Paris jusqu'en mars 1794. Il écrit alors l'Esquisse d'un tableau des progrès de l'Esprit humain, son oeuvre maîtresse. Pour ne pas compromettre la sûreté de celle qui l'héberge, il quitte son refuge. Arrêté, il est trouvé mort dans sa cellule le 29 mars 1794.
Telle fut la vie de cet intellectuel engagé qui connut l'échec politique mais dont la pensée, selon le mot de Jean Jaurès, fait partie du patrimoine de la République.
Auteur
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Robert Badinter, professeur émérite d'université, ancien ministre (Garde des Sceaux) et ancien président du Conseil Constitutionnel, a été élu en 1995 sénateur des Hauts-de-Seine (Membre du Groupe Socialiste). Il est membre de la Commission des lois constitutionnelles, de législation, du suffrage universel, du règlement et d'administration générale. Il est également membre de la Délégation parlementaire pour l'Union européenne, membre titulaire de l'Office parlementaire d'évaluation de la législation et membre de la Commission consultative des archives audiovisuelles de la justice. Le point fort de son action militante fut son combat pour l'abolition de la peine de mort en France, qu'il put enfin concrétiser lors d'un débat à l'Assemblée Nationale devenu célèbre, le 17 septembre 1981. En 1998, il obtient la responsabilité de la commémoration du Cinquantenaire de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme.
Auteur(s) : Élisabeth Badinter, Robert Badinter
Caractéristiques
Auteur(s) : Élisabeth Badinter, Robert Badinter
Publication : 1 avril 2014
Support(s) : Livre numérique eBook [ePub]
Protection(s) : DRM (ePub)
Taille(s) : 647 ko (ePub)
EAN13 Livre numérique eBook [ePub] : 9782213642345
EAN13 (papier) : 9782213024080