L’Épuration, qui suivit immédiatement la Libération de la France par les alliés, n’est pas une période dont on parle volontiers. Georges Laperche, lui, se souvient. Comme beaucoup de Français, il avait mis sa confiance dans le Maréchal Pétain, et se refusait à adhérer aux choix de la Résistance gaulliste, révolté par les représailles dont la population civile faisait inévitablement les frais. Puis, ce fut la folie. Plus les alliés avançaient, plus la Résistance voyait ses rangs grossir, comme par enchantement, d’une horde disparate de ”combattants” qui avaient beaucoup à faire oublier de leurs agissements pendant l’Occupation. Par une belle nuit de 1944, il échappa par miracle aux rafales des mitraillettes des ”justiciers”. Beaucoup d’autres n’eurent pas cette chance. La rupture était consommée. Laperche émigrerait au Brésil, via la Guyane. Témoignage sans concession d’une époque troublée, récit d’une aventure personnelle riche en péripéties, ce livre est aussi celui d’un homme comme les autres qui, embarqué dans le tourbillon de l’histoire, ne recouvrera sans doute jamais complètement la quiétude du cœur et de l’esprit.