639 de l’ère chrétienne. L’empereur Héraclius regagne Constantinople, malade, ayant dû abandonner la Terre sainte aux irrésistibles cavaliers du désert qui combattent au nom d’Allah. Au même moment, Dagobert 1er, maître des royaumes francs, se fait transporter à Saint-Denis, près de Paris, où il souhaite mourir. La même année encore, le calife Omar, deuxième successeur de Mahomet, contemple avec allégresse sa conquête : Jérusalem, où il est entré l’année précédente.
Dagobert n’aura rien su de son contemporain Mahomet. Pourtant, moins d’un siècle plus tard, le duc Charles, dit « Martel », devra affronter les combattants arabes en Provence et dans le Poitou. Personne n’aurait pu prévoir la fulgurante expansion de l’islam, qui allait ensuite créer une civilisation originale sur les bords de la vieille mer romaine.
Ces personnages, souvent stylisés ou mythifi és par l’historiographie ou la légende, revivent ici tels qu’ils furent : des hommes de chair et de sang, en proie à des rêves, à des ambitions, à des passions, à des doutes, à des peurs, jetés dans des événements dont ils peinent souvent à comprendre les enjeux.
Dans le prolongement de L’Écriture du monde (Stock, 2013), ce tableau romanesque explore de façon vivante et incarnée des « âges obscurs » dont la trace marque encore le monde d’aujourd’hui.