« Je cherche la justice » de Jean Girette est, à la fois, le récit d’une expérience singulière, et une méditation portant, ainsi que le précise le sous-titre donné à cet ouvrage, sur les conflits sociaux et les exigences évangéliques. Né au sein d’une famille bourgeoise et catholique, l’auteur a connu une brillante réussite professionnelle. Sorti de Polytechnique dans le service des Ponts et Chaussées, il répondit par la suite à l’appel de Raoul Dautry, pour travailler avec lui aux Chemins de Fer de l’État. Devenu, en 1950, directeur du réseau Sud-Ouest de la SNCF, il allait être promu, cinq ans plus tard, directeur général adjoint, quand il décida de démissionner à la suite du grand bouleversement que la mort d’un être cher avait provoqué dans sa vie. La foi religieuse qui animait Jean Girette, incita celui-ci à partager complètement la vie des hommes qu’il n’avait connus jusqu’alors qu’en tant que patron. Ayant rejoint une équipe dé prêtres et de frères ouvriers, il fut tourneur pendant sept ans dans la même usine. Contraint — par l’excès de fatigue — à renoncer à ce travail, il ne continua pas moins — dans la décennie qui suivit — à servir à l’intérieur d’une équipe paroissiale de banlieue comptant des prêtres au travail. Des réflexions ainsi accumulées au cours de ces dix-sept années, est né « Je cherche la justice », dans lequel Jean Girette devenu « le frère Girette », exprime l’angoisse qu’il n’a cessé d’éprouver devant les oppositions fondamentales des deux mondes dans lesquels il a vécu tour à tour. Convaincu que la violence ne saurait apporter une solution efficace à la question sociale, l’auteur tente de convaincre — par ce témoignage saisissant — que la solution du douloureux conflit du patronat et du monde ouvrier passe par une compréhension mutuelle, que seules les plus hautes valeurs humaines — et la fidélité à l’Évangile — sont capables de susciter.