Paris-soirs, ce sont les soirs de Paris, et ces rendez-vous que plus de cent personnages, célèbres ou connus, ont fixés à J.-B. Jeener au hasard de sa carrière de journaliste et de sa vie de Parisien. Souvenirs ? Portraits ? Douceur ou douce cruauté ? Amitié ou amicale amertume ? Tout cela à la fois. La plupart des personnages de ce livre sont en effet célèbres ou, du moins, se sont efforcés de l’être. Nous les connaissons à travers leurs œuvres, leurs actes, l’éclat de leur fortune, les louanges de leurs amis et les critiques de leurs ennemis. Certains, comme Malraux, Mauriac, Sartre, ont sensibilisé l’opinion publique. D’autres, comme Claudel ou Supervielle, ont offert de nouvelles voix au lyrisme ou, comme Gide, Montherlant, Buffet, marqué leur art d’une empreinte indélébile. Jouvet, Madeleine Renaud, Vilar, Barrault, signifient théâtre aussi bien aux Amériques qu’en France, et l’avant-garde reconnaît les siens dans Adamov, Ionesco ou Roger Blin. Personne n’ignore que Pierre Brisson est directeur du « Figaro » et Gérard Bauer un de nos plus brillants chroniqueurs. Mais ces rencontres ne sont pas de celles que l’on fait dans un musée. Paris-soirs nous entraîne loin de ces bustes de marbre préparés pour la postérité. C’est une promenade à l’heure où s’ouvrent les théâtres, dans un Paris et un monde où se côtoient l’artiste et l’homme d’affaires, la vedette et l’inconnu. Chaque personnage se trouve ainsi dans l’actualité de sa fonction, dans son comportement d’homme. Il faut le découvrir à travers un geste, une anecdote, une histoire qu’il raconte. Ce sont des instantanés, et si l’auteur a ses opinions, il vous laisse le choix d’aimer, de juger ou d’oublier celui qu’il vous présente, que ce soit Jacques Deval ou Aldous Huxley, Maurice Rostand ou Robert Lamoureux, le directeur des Galeries La Fayette ou celui des Folies-Bergères.