Magnificat

de Violaine Forest (auteur)

Maison d'édition : Mémoire d'encrier

octobre 2013

Avec Magnificat, nous entrons dans une cathédrale de chair sur la pointe des pieds, la parole est corps et souffle. Tout est louange, ferveur, et beauté. La mémoire se fait chant, une « symphonie nous sauve du monde ».Écriture toute en somptuosité qui s’incarne dans ces lieux de grâce. Un royaume où les mots se déploient avec l’amplitude du cantique. Nous sommes face à ce qui dépasse: célébration de la vie et de la mort, appel du souffle et du ravissement. Tout est vacillement, parole murmurée mêlant à dessein sacré et profane.C’est ainsi que Magnificat nous montre comment nous rapprocher de l’éternité,éternité volée à l’anéantissement. À travers les voyages, la recherche du rouge parfait, les gestes quotidiens des petits métiers nobles comme de longues rogations païennes pour retarder la mort. L’auteure Violaine Forest nous dit ceci :« Le poème est plus sage que le poète, il le regarde trembler, hésiter, il attend sonheure et se donne jusqu’au bout ; les jours de grâce et de vent, il lui arrive de ne pas faire de bruit. Voilà, il est là ! Il tutoie l’éternité. Le cri est l’ultime liberté, la prière son prolongement. »Magnificat est une expérience des profondeurs et de la transparence, une poésie moderne sculptée dans un lexique ancien à même la chair et le sol des Cathédrales, la parole épouse le corps entier, habitée par le souffle, dans l’ivresse du jaillissement, « une petite madone qui travaille au noir traverse, un siècle lent à se donner auxhommes ».Pour que quand tu chavires,ce soit du côté où on t’embrassera,je me demandecombien de foison peut prononcerle mot rivièredans un poèmesans jamaisse mouiller