Rien ne distingue apparemment Praline des jeunes filles qui déambulent, quelques livres sous le bras, sur le campus de l’université. Quelque chose, en elle, retient l’attention. Est-ce sa pâleur, sa maigreur, son silence ? Nul ne la voit sourire, parler aux autres. Praline subit son destin d’anorexique : elle ne s’alimente pas, obsédée par la peur de prendre du poids. Ni sa famille, ni les médecins qu’on la force à consulter, ne parviennent à lui faire fuir cet univers glacé, fascinant, qui l’hypnotise. Praline est ambiguë : elle qui déteste manger, vole des aliments dans les supermarchés ; elle qui craint les contacts sexuels, assiste avec intérêt à leur représentation cinématographique. Elle recherche la compagnie de garçons perturbés, violents, aux comportements agressifs qui ne risquent pas, tant ils sont dévorés par leur angoisse de vivre, de s’inquiéter de son étrange nature. Fuyant ses proches, ses amis véritables qui pourraient la sauver, partageant la vie agitée de semi-délinquants qui la détruisent, Praline, seule, poursuit sa route dangereuse. Tombera ? Tombera pas ? Nul ne peut le savoir et surtout pas l’auteur qui entend faire connaître le langage de ces milliers de jeunes filles menacées par l’anorexie, afin qu’on entre en communication avec elles avant qu’elles ne basculent dans la folie.