Comme dans le film de Claude Lelouch : « Les uns et les autres », voici que défilent, alternées, les variations d’une vie : Mais “Ce monde a disparu, les vivants du moins. Je n’arrive même pas à évoquer leurs ombres. Une douleur m’étreint quand je vois le hangar vide, les volets clos, le pigeonnier sans pigeons, le squelette du tilleul mort”. “Je hais ces assassins qui envoient la chair si longue à croître, la chair fragile affronter l’acier. Je hais la guerre. Je hais les plumitifs et les gens de médias, qui attisent les brasiers de l’intoxication.” “Les évènements de l’adolescence furent des fers rouges, dont les marques nous accompagneront jusqu’au trépas”. Comme “Hexalogie” et “Puzzle”, qui l’ont précédé, “Variations” est un jeu de mémoire qui couvre bien des années. On peut comparer la mémoire à cette boule à facettes, qui tourne parfois dans les bals. Une facette brille, puis une autre. Un éclair jaillit, de joie et de douleur mêlées. Le révélateur : un son, une odeur, une image, quoi encore ? La boule ne cesse pas de tourner, jusqu’à la fin du bal. Voici un livre fort, tissé de la trame des jours d’une vie ordinaire et simple. C’est la parole de ceux qui ont enfin le loisir de parler.