Une enfance, une enfant, décrites de l’intérieur : un portrait sensible et juste, qui n’est pas sans rappeler le célèbre “Poil de carotte”, avec son personnage luttant contre l’indifférence, la solitude, avide d’amour et de reconnaissance. Le petit monde de cette enfance est décrit avec justesse : ses limites, ses centres d’intérêts (la maison, l’église, l’école), ses personnages principaux (“la Maman”, les grands-parents, la maîtresse d’école, l’amie...). Les images de l’enfance sont bien présentes : le tablier, les galoches, la porte ouverte de la chambre durant la nuit, la distribution des cahiers, le buvard... Le récit est empreint de poésie, grâce aux descriptions très sensitives de l’auteur. La nature y est “amie” de l’enfant qui a, avec elle, un rapport presque sensuel : les couleurs, la pluie, le vent, le soleil, la forme des objets, la terre humide, la colline... C’est la vision particulière de l’auteur (et de l’enfant) du monde, des gens, des choses, qui crée la poésie — un peu triste parfois — et la nostalgie de l’œuvre.