Voltaire, sans doute, se serait battu pour la Radio libre. Rappelez-vous son fameux « Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai toute ma vie pour que vous ayiez le droit de le dire. » Mais, malheureusement, Voltaire n’est plus... Si beaucoup aujourd’hui parlent, dans les salons, de la liberté et des droits de l’homme, c’est toujours pour évoquer un problème qui se passe à des milliers de kilomètres, chez Pinochet ou chez Brejnev. Pourtant, en France aussi, les droits de l’homme — qui ne sont pas seulement un sujet de salon — peuvent être bafoués. Oh, sans doute pas au point d’atteindre le Goulag soviétique ; mais, d’une manière pourtant qui n’est pas tolérable dans un pays de liberté. La liberté d’expression par exemple, réservée au monopole de l’État en ce qui concerne la radio, n’est en rien conforme aux principes qui doivent gouverner une démocratie. D’où l’éclosion — naturelle et inévitable à la fois — des radios libres. Parmi ces radios libres et le combat qu’elles mènent, l’une d’elles va se singulariser : Radio Fil Bleu. Ouvertement favorable à la majorité, Radio Fil Bleu, dont l’un des fondateurs est aujourd’hui membre du gouvernement, va entrer en fronde ouverte avec l’État, au nom de ce qu’elle estime être la logique de la liberté et de la démocratie libérale. Le combat entre Radio Fil Bleu et l’État, pour être parfois paradoxal, n’en sera pas moins rude. C’est ce combat étonnant que raconte François Chassaing, avocat, fondateur de Radio Fil Bleu, et aussi membre du Parti Républicain ! Mais, au-delà de ce récit truffé d’anecdotes parfois savoureuses, au-delà aussi des aspects historiques, politiques, techniques, financiers, qu’il passe en revue à propos de la Radio Libre, au-delà également d’une analyse — franche et parfois brutale — du problème de la radio libre, le livre de François Chassaing se veut — avant tout — un ouvrage de combat en faveur de la liberté de radio. Une liberté qu’il est — selon lui — nécessaire de conquérir. Une analyse qui n’ira pas sans faire sérieusement grincer quelques dents, même parmi les « pirates » des ondes, mais qui peut et même DOIT faire avancer le débat sur les radios libres.