Être prisonnier de guerre et s’évader, de quelque pays que ce soit, représente déjà une certaine dose de courage et de volonté. Mais quand il s’agit d’un pays lointain, particulièrement inhospitalier où, en plus de l’ennemi, se dresse la jungle sauvage et sa faune traîtresse, cela constitue véritablement un exploit. David-Robert Briche, déjà évadé des camps nazis en 1941, a pourtant réalisé cet exploit. Blessé, puis fait prisonnier dans le Nord-Tonkin lors de la retraite de Cao-Bang, évadé une première fois, puis repris à quelques kilomètres seulement des lignes françaises, il « remettra ça » et réussira son évasion. Ce livre relate cette détention et ces évasions. Écrit dans un style très simple, d’une impartialité honnête et émouvante, il narre, avec objectivité - et un grand souci d’humanité constructive -, l’angoisse, la solitude, l’anxiété et les souffrances qui furent le lot des prisonniers de guerre au Vietminh. Du bagne au mirador des lignes françaises, ces aventures s’échelonnent tout au long d’événements imprévisibles, souvent cocasses, au sein d’une population de soldats, et de gardes ennemis au comportement asiatique parfois déroutant. Que cette évasion d’un pays vietminh ait réussi, apparaît, de l’avis de tous, exceptionnel et contribue à capter l’attention du lecteur. De plus, sa narration nous donne une parfaite leçon de courage et d’abnégation, dans sa plus stricte vérité.