Résumé
Un régime démocratique peut-il avoir une politique étrangère ? La question de Tocqueville trouve une résonnance particulière dans l’expérience américaine. D’une part, l’idéologie américaine fondée sur des valeurs mondialistes et égalitaires s’emploie à remplacer le recours à la force, la désignation de l’ennemi, les relations conflictuelles, par des valeurs marchandes où dominent les concepts d’égalité, de libre-échange et de sécurité. Et lorsque la force américaine intervient, à la Grenade ou en Libye, ce sont ces mêmes valeurs que les États-Unis revendiquent pour justifier leur action coercitive. D’autre part, et surtout, la constitution américaine accorde une importance singulière aux « freins et contrepoids », aux obstacles qui s’opposent au développement du pouvoir de l’État. Détenteur d’une autorité, l’État est considéré aux États-Unis comme un mal nécessaire. Tout est fait pour limiter son pouvoir, et la première réaction de l’opinion lorsque survient un élément perturbateur du « Rêve Américain » (Vietnam, Watergate) est de se demander s’il ne conviendrait pas de renforcer encore les mécanismes de contrôle. Ayant le plus profité du développement de l’État au XXe siècle, le Président, devenu prépondérant dans le domaine diplomatique et militaire, est la cible des groupes de pression et du Congrès qui tentent de limiter ses prérogatives, ou de les utiliser à leur profit. Le contrôle du Congrès permet-il l’élaboration et la mise en œuvre d’une politique étrangère constante ? Il faut répondre par la négative. Tels sont les éléments du dilemme américain.
Auteur
Auteur(s) : Jean-Marie Crouzatier
Caractéristiques
Editeur : FeniXX réédition numérique
Auteur(s) : Jean-Marie Crouzatier
Publication : 1 janvier 1987
Support(s) : Livre numérique eBook [PDF]
Protection(s) : Marquage social (PDF)
Code(s) CLIL : 3284, 3283
EAN13 Livre numérique eBook [PDF] : 9782307365570