Zola place l’action fictive de Germinal à la fin du second Empire. Il a plusieurs fois affirmé son dessein de faire de cette œuvre un roman « socialiste ». Le professeur Vial montre comment Zola écrit Germinal à la suite d’une enquête menée aux mines d’Anzin, en grève, pendant l’hiver 1884. Les relations de Zola avec la pensée socialiste font l’objet de développements passionnants. Si, d’une façon générale, les mineurs et la classe ouvrière ont reconnu dans le roman leurs conditions, leurs souffrances, leurs aspirations et leur combat, le livre montre combien Zola « surimprime » à son idéologie personnelle, étrangère à celle du combat prolétarien, une idéologie contradictoire où l’on perçoit des accents marxistes. Cette tension est au principe de la vie d’une œuvre tragique, puissante jusqu’à l’intensité, affirme André-Marc Vial.