La doctrine sociale de l’Église est une question d’autant plus actuelle et importante que le pape Jean XXIII lui a consacré la plus longue encyclique que l’on connaisse et qu’un Congrès œcuménique se prépare. Par une analyse exceptionnellement fouillée et complète, par une confrontation permanente avec le marxisme et la pratique du mouvement ouvrier, Jean Kanapa, après l’avoir située dans son contexte historique et social, en expose les différentes thèses : sur le « droit naturel », la propriété, le capitalisme, les classes sociales, théorie de l’État, de la famille, etc... Il les confronte avec les enseignements du marxisme, la réalité du mouvement ouvrier et du monde moderne. Soucieux de fonder son analyse sur des sources incontestables, il utilise uniquement les documents pontificaux dans leur traduction autorisée, depuis l’Encyclique Rerum Novarum de Léon XIII (1891) qui donna le jour à la doctrine sociale de l’Église, jusqu’à l’Encyclique Mater et Magistra de Jean XXIII (1961). Il définit ainsi les traits fondamentaux et permanents de cette doctrine, cependant qu’il en relève les « adaptations » successives, adaptations dont Mater et Magistra est sans doute la plus frappante. Parallèlement, il fait un exposé remarquable des thèses marxistes sur toutes les questions soulevées. Tant par l’étendue et la richesse de la documentation que par sa présentation, son actualité et ses enseignements, cet ouvrage s’adresse aussi bien au militant ouvrier qu’à l’étudiant et à l’enseignant. Il ne pourra laisser indifférent le chrétien qui trouvera dans ce livre une compréhension et une sympathie fondées sur des raisons profondes.