Daniel Servais, séminariste, fait son service militaire à Laval, sa ville natale, Il a horreur de l'armée et de la guerre, à cause du commandement « Tu ne tueras point ».En septembre 1939, Daniel est nommé sergent. Il commence par refuser ce galon puis, cédant aux menaces, à la persuasion, il reprend son grade.Cependant, Daniel comprend qu'il ne peut à la fois servir Dieu et les armes. À qui obéira-t-il ? Dès la mobilisation, il prend fait et cause pour un insoumis. L'intervention de son frère le sauve une première fois.Affecté à la garde d'un camp de réfugiés espagnols, Daniel rencontre un lieutenant, Varsole, qui lui propose de déserter avec lui. Daniel refuse : il hait la guerre, mais il ne désertera pas.Au Front, chargé d'une mission qu'il estime inhumaine, Daniel Servais refuse d'obéir. C'est le tribunal militaire. On tente de le sauver encore. Inutile : il n'obéit qu'à Dieu, il ne combattra pas.Il monte cependant à l'attaque, mais sans armes, et trouve la mort des martyrs.C'est que, pour certaines âmes, profondément et uniquement chrétiennes, toute guerre est sacrilège, aussi juste qu'elle puisse paraître, car il s'agit toujours de tuer. L'ordre du monde est dans la paix. La loi de cette paix, le Christ nous l'a donnée… Mais les disciples de Jésus, dans ce monde égaré, sont condamnés, comme il le fut lui-même.Sur un sujet très difficile, qui est l'objection de conscience, Hyacinthe Mauduit a écrit un livre sobre, clair, nuancé, toujours juste, et d'inspiration puissante.Né en 1915, Hyacinthe Mauduit se destine d'abord à l'enseignement mais, en 1938, à l'approche de la guerre, il s'engage dans l'armée active. Commandant de compagnie, il connaît la guerre, l'Exode, la défaite, la captivité. En 1944, il assiste à la défaite de l'Allemagne. Son parti est pris. Rapatrié, il donne sa démission d'officier d'active, et revient à l'enseignement. En 1947, il publie « Savates », son premier roman. Mais c'est le problème de la guerre qui le retient. Ce sera le sujet de son second livre, après dix ans d'attention et de silence.