Henri Pitaud, en compagnie d’Emmanuel Le Roy Ladurie, sur les lieux de son enfance. Né en Vendée (Sallertaine), en 1899, Henri Pitaud s’attache à décrire — avec la plus grande précision — le mode de vie, l’habitat, les techniques agricoles, les coutumes, de ceux qui ont fondé l’essentiel de leur culture sur la tradition orale. Histoire d’une enfance et d’une adolescence, le livre s’achève en 1918, alors que les hommes, appelés au Front, désertent les campagnes. Dans les villages, la liste des morts s’allonge ; les femmes comprennent qu’elles auront désormais à affronter la solitude, parfois jusqu’à la fin de leur vie. Édité avec succès pour la première fois en 1982, Le pain de la Terre est un témoignage rare sur ce que fut la paysannerie avant la Première Guerre mondiale. À son retour de la guerre de 1914, Henri Pitaud se mêle activement aux premiers mouvements du syndicalisme paysan, à ceux du Front populaire et de la Résistance. Puis, déçu par la situation politique française, il quitte la France pour s’installer au Paraguay, où il s’éteint en 1991.