L’État et l’Église, l’État ou l’Église, ce titre en forme de diptyque, qui peut aussi se lire comme une interrogation, ou comme l’expression d’un choix dont on ne sait qui l’a tranché ou si même il a un jour été tranché, évoque un ensemble de problèmes qui occupent toujours une place considérable dans l’historiographie et qui avaient d’ailleurs été abordés dans le cadre des programmes sur la genèse de l’État moderne. Si le Kulturkampf bismarckien et l’anticléricalisme militant de la IIIe République ont certainement favorisé les recherches sur ces sujets dans la seconde moitié du xixe siècle, les interrogations actuelles sur la place de la religion dans la vie politique du début du xxie siècle ont et auront sans doute le même effet. Et les deux grandes crises de la période médiévale, la lutte de la Papauté et de l’Empire d’une part, et l’affrontement entre Philippe le Bel et Boniface VIII de l’autre ont retrouvé dans l’historiographie la plus récente la place qui leur est due. Mais depuis longtemps, et notamment depuis qu’Ernst Kantorowicz a montré tout ce que l’idéologie politique et les conceptions de l’État devaient à la théologie, depuis aussi que les historiens ont réalisé l’ampleur de l’impact de la redécouverte du droit romain, les recherches historiques ne sont plus placées sous le signe de l’opposition mais plutôt sous celui de l’association, voire de l’imbrication, de deux systèmes institutionnels entre lesquels les transferts sont incessants. Au reste, il était impossible, dans le cadre d’une seule conférence, d’aborder tous les aspects d’un tel sujet et il nous fallait recentrer le questionnaire sur ce qui avait le plus d’importance pour le nouveau programme SAS (présenté dans l’avant-propos). Dans la mesure où il s’agit désormais d’axer la recherche sur la sémiologie de l’État, c’est-à-dire sur la production et le sens des signes et des systèmes de signes dans les processus de communication au sein des sociétés politiques de l’Occident latin et, grâce à cette approche, de mieux comprendre ce qu’est le fonctionnement du pouvoir symbolique et les rôles respectifs qu’y jouent l’Église et l’État, le rôle des clercs apparaît en effet comme un enjeu crucial, puisqu’au début de la période qui nous intéresse, ils sont sinon les seuls du moins les principaux détenteurs de la culture savante, notamment par leur connaissance du latin, langue de la Bible, et leur pratique de l’écrit sous toutes ses formes.
Editeur : Éditions de la Sorbonne
Publication : 18 novembre 2015
Intérieur : Noir & blanc
Support(s) : Livre numérique eBook [PDF + ePub + Mobi/Kindle + WEB]
Contenu(s) : PDF, ePub, Mobi/Kindle, WEB
Protection(s) : Marquage social (PDF), Marquage social (ePub), Marquage social (Mobi/Kindle), DRM (WEB)
Taille(s) : 11,1 Mo (PDF), 4,29 Mo (ePub), 10 Mo (Mobi/Kindle), 1 octet (WEB)
Langue(s) : Français
Code(s) CLIL : 3386, 3356
EAN13 Livre numérique eBook [PDF + ePub + Mobi/Kindle + WEB] : 9782859449322
EAN13 (papier) : 9782859447861
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