Serge Cuenot, Missionnaire en Afrique, dresse un constat affligeant de la situation du Tiers Monde : “Le gros problème, c’est que nous avons nous-mêmes pensé l’aide à partir de ce que nous vivons ici, à partir de ce que nous sommes. Le développement de peuples entiers a été voulu, pensé et réalisé par nous, pays riches. Résultat : ça ne correspond que très rarement aux urgences ressenties localement par les pauvres. Rien ne venait d’eux ; on ne leur a pas demandé ce qu’ils voulaient ; on a pensé et désiré pour eux un type de développement, le nôtre, celui qui correspondait à ce que nous étions et, disons-le, à nos intérêts. Reconnaissons qu’aujourd’hui certaines aides prolongent encore cet état d’assistance, et sont loin de favoriser la prise en charge des pauvres par eux-mêmes ! Si nous continuons à penser et à décider quelle aide est nécessaire aux pauvres, nous faisons perdurer un état de sous-développement, que nos envois de mandats ou de colis ne pourront arrêter !” Il n’impose pas un remède unique et miraculeux, mais il invite les peuples riches à reconsidérer leurs rapports avec le Tiers Monde sous un jour nouveau : accepter la différence, vivre autrement, changer de mentalité...