La Haute-Savoie, ce n’est pas seulement celle de la neige d’hiver touristique. C’est aussi, celle des herbes hautes, la Haute-Savoie des bergers, des fruitiers, des maquignons, des bucherons, que Robert Corbier a campés d’une façon si savoureuse, tout au long de 40 ans de reportages au Dauphiné Libéré. Horizons et visages de Savoie, c’est toute sa province : paysages et paysans. Robert Corbier l’a recréée en la parcourant toute son existence. Une vingtaine d’horizons : ceux des villages du Chablais, du Genevois, du Faucigny. Une soixantaine de visages : ceux des travailleurs des champs et des bois, des vallées et des pentes. Avec Robert Corbier, c’est la « défense et illustration de la terre savoyarde ». La Savoie profonde essentiellement, la Savoie des sillons droits et du vent d’alpage. Les lecteurs de ses « portraits », qu’ils n’ont pas oubliés, retrouveront la collection de ses tableaux miniatures, prestement dessinés, colorés, parfumés de patois, les tableaux d’un peintre des mots qui a choisi deux modèles : la nature et l’homme de chez nous. Illustré de photos de malicieux Savoyards et de trois aquarelles d’alpage de Guelpa, Horizons et visages de Savoie est une anthologie du monde rural haut-savoyard. On y retrouve entière toute une race dure et tendre, gonflée d’effort et de joie de vivre, d’amour du travail et de la liberté, à travers des pages écrites sans faiblesse dans la beauté des sites et la peine des hommes. Robert Corbier a réussi une identité instructive entre l’écrin - le relief de la montagne - et la figure du montagnard. Un livre qui est une médaille : celle d’un témoin direct devenu auteur. Horizons et visages de Savoie : un guide qui a la vie d’un roman.