Entre le réalisme social de Zola et l’imaginaire horrifique de Lovecraft, Jérémias Gotthelf, de son vrai nom Albert Bitzius, nous livre dans « L’araignée noire » une histoire fantastique qui évoque des sujets universels, restant d’actualité pour les hommes où qu’ils se trouvent et en toute époque. L’auteur cherche plus précisément à comprendre les réactions des hommes et des femmes face à une peur ou à un événement extraordinaire commun : ici, une invasion d’araignées noires tueuses qui décimèrent la population d’un village.

Cit. : « Tout à coup l’infortunée eut le sentiment que sa figure éclatait et que des braises ardentes sortaient d’elle et se répandaient sur tous ses membres, puis, à la lueur des éclairs, elle aperçut une armée d’araignées aux jambes effilées qui couraient dans la nuit, sans cesse remplacées par d’autres. À la fin elle n’en vit plus sortir ; le brasier de sa figure s’éteignit ; l’araignée se rapetissa, et redevint une tache imperceptible qui suivait encore de ses yeux éteints la couvée infernale qu’elle avait mise au monde en témoignage de la manière dont le diable se venge de ceux qui l’ont trompé. »

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