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Résumé

« — Quand tu es entré, continua M. de Gardeneur, je causais avec Antoinette.
— Ah ! tu t’occupes de spiritisme ?
— Tu connais cela ?
— Oui ; j’en ai beaucoup entendu parler, en Amérique surtout. A Boston, notamment, lors de mon passage, il y a quelques années, il n’était question que de cela. C’était une fièvre, une sorte de délire qui avait gagné toutes les classes de la population. Franchement, je n’y crois guère.
— Pour moi, je n’en avais entendu parler que par quelques articles de journaux, lorsqu’il y a un an, passant à Brest devant un magasin de librairie, le mot spiritisme, inscrit en tête d’un livre, frappa mes regards. Je savais déjà qu’on désigne ainsi, aujourd’hui, une doctrine fondée sur ce principe : que les relations entre les vivants et les morts sont possibles. J’achetai le volume, que je lus avidement.
— Depuis lors, tu es spirite fervent et convaincu ?
— Non. Je n’y cherchais qu’une chose, je l’y ai trouvée : l’assurance que les communications sont fréquentes, faciles même entre l’homme et ceux que nous avons connus ou aimés ici-bas, qui ne sont plus, mais dont la partie qui survit au corps, l’âme, l’esprit enfin, flotte autour de nous dans l’éther, ou habite quelqu’une de ces sphères lumineuses qui nous regardent du haut du ciel.
— C’est précisément aux communications que je n’ai ajouté aucune foi jusqu’à présent.
— Je ne dirai rien de la théorie philosophique basée sur les manifestations des esprits ; elle est inconciliable avec certains dogmes du catholicisme et, par conséquent, sans valeur à mes yeux. C’était la partie expérimentale qui m’intéressait seule, c’est d’elle que je me suis exclusiment occupé ; n’ayant qu’un désir, qu’un but, qu’une pensée fixe, arriver par ce moyen à renouer avec ma pauvre Antoinette des rapports si fatalement interrompus. A mon premier essai, il m’a été donné de constater que le livre avait raison.
Henri fit un signe de doute très-prononcé. Garde reprit :
— Tu vois cette sonnette, c’est le dernier objet qu’Antoinette ait touché ; elle s’en servait pendant sa maladie, elle la tenait au moment où la mort l’a surprise, et, moi-même, je l’ai retirée de sa main, tiède encore de son étreinte suprême. Je l’ai conservée pieusement. Depuis cette affreuse séparation, il n’est pas de jour où mes baisers et mes larmes n’aient avidement recueilli sur ce métal inerte la mystérieuse émanation qu’elle y a laissée. »

Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

Auteur

Auteur(s) : Gustave-Louis-Ferdinand Parseval-Deschênes

Caractéristiques

Editeur : Collection XIX

Auteur(s) : Gustave-Louis-Ferdinand Parseval-Deschênes

Publication : 26 janvier 2022

Edition : 1ère édition

Intérieur : Noir & blanc

Support(s) : Livre numérique eBook [ePub + Mobi/Kindle + WEB]

Contenu(s) : ePub, Mobi/Kindle, WEB

Protection(s) : Marquage social (ePub), Marquage social (Mobi/Kindle), DRM (WEB)

Taille(s) : 2,24 Mo (ePub), 4,65 Mo (Mobi/Kindle), 1 octet (WEB)

Langue(s) : Français

Code(s) CLIL : 3477

EAN13 Livre numérique eBook [ePub + Mobi/Kindle + WEB] : 9782346149131

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