Bien plus souvent qu’au malfaiteur (c’est-à-dire, suivant la conception communément admise, au délinquant ou criminel) le fonctionnaire de police se trouve affronté aux troubles et drames de la vie sociale et cela dans l’instant même de leur flagrance. Est-ce excessif d’avancer que cette approche privilégiée fait naître ou développe en lui une profonde sympathie humaine ? Défendre, secourir, réellement compatir, deviennent alors termes d’importance égale. Ainsi, dans la variété de ces contes et récits, sont évoqués quelques aspects émouvants de la condition de l’enfant, de l’adolescent, de la femme, des hommes enfin, en leur soumission traditionnelle aux forces contraires, ces forces qui ennuagent ou compromettent si regrettablement leur paix et leurs jours. Nos compagnons de vie terrestre, du règne dit : animal, ne sont pas oubliés dans ces « constats » aux apparences professionnelles, étendus par ailleurs jusqu’au mystérieux domaine des rêves. « Fantaisie au divin mensonge », peut-être, mais pourquoi, laissant aller la pensée, ne pas accepter, pour un instant, cet effacement léger libérateur de la pesante et coutumière chaîne des vraisemblances et des logiques ? Émotion, réflexion, songe, se trouvent-ils en quelque mesure dans ces pages rassemblés, le lecteur jugera, mais, si l’auteur prétend avoir agi « sans préméditation », le devra-t-il croire ?