Résumé
Le premier volume du tome V a établi la vérité du temps : tout s’écoule. Ce second examine encore une défense contre cette vérité : l’idée d’une histoire qui, inversant la flèche entropique du devenir, irait vers une fin heureuse. Je confronte ces philosophies de l’histoire (Hegel, Marx, Fukuyama) à la science historique. Il en résulte un doute, qui nous met en face de notre existence. Un « existant » est conscient de sa condition, la pense et en cherche le sens. Exister, c’est se savoir en face d’un réel « nauséant » qui excède notre capacité de compréhension, et nous signifie notre fragilité ontologique. Sartre, parti de cette expérience du réel, l’a finalement déniée en soumettant ce réel à nos libres interprétations. C’est Heidegger qui a pris en compte l’angoisse qui nous révèle notre « être pour la mort ». Cette mort est notre thème ultime. Contre tous les refoulements et tous les dénis, il nous faut penser à la mort et penser la mort : si l’instant du décès n’est rien (Épicure), le « processus du mourir », lui, s’étale sur une durée dramatique. Reste à vivre la dégradation finale de notre être sans lâcher prise, sans cesser d’éclairer la nuit par la lumière de notre projet d’être. L’ultime figure de ce projet qui nous fait encore vivre au cœur même du mourir serait-elle, une fois réglé l’avenir des gens aimés par un ultime don, de réussir cette « bonne mort », cette euthanasie que les Grecs, fondateurs de la philosophie, ont tant désiré ?
Auteur
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Jacques PONNIER a suivi le cursus philosophique jusqu’à l’agrégation. Avant le concours, en tant que germaniste, on lui a demandé de publier une traduction de la thèse de Karl Marx : « Différence de la philosophie de la nature chez Démocrite et chez Epicure et Travaux préparatoires », avec introduction et notes, qui est parue chez Ducrot.
Considérée par Paul-Laurent Assoun comme la traduction de référence, elle existe encore chez Nizet. Ensuite, Jacques Ponnier a commencé à enseigner la philosophie dans le secondaire. Après une psychanalyse personnelle de dix ans, il a décidé de refaire des études universitaires à Paris VII, en psychopathologie fondamentale et psychanalyse, jusqu’à la thèse de doctorat, sous la direction du regretté Jean Laplanche, en 1997, sous le titre « Narcissisme et théorie de la séduction, à propos d’une lecture de Nietzsche ».
Admis huit ans par le Conseil National des Universités en philosophie et en psychologie (ce qui est très rare), Jacques Ponnier n’a pas eu l’heur d’être agréé par les commissions universitaires locales ! Il a donc poursuivi son enseignement au lycée, avec beaucoup de bonheur, et publié cinq autres ouvrages : « Nietzsche et la question du moi », qui ressaisit l’ensemble de la pensée de ce penseur et son évolution à partir de la question de l’identité personnelle, aux Presses universitaires de France en 2000, puis « Narcissisme et séduction », une réflexion sur le moi et l’idéal en psychanalyse, puis « Le temps et le moi », qui veut montrer que l’inconscient pensé par Freud contient la préoccupation philosophique du temps et de la mort, et enfin « L’Autre en question », où il règle ses comptes définitivement avec Lacan à travers une critique virulente de l’idée d’un autrui absolument Autre, chez Economica, respectivement en 2003, 2006 et 2010. Une nouvelle édition refondue et modifiée du livre sur Nietzsche est parue chez L’Harmattan (coll. Etudes psychanalytiques) en 2008.
Vont bientôt être publiés deux autres livres : « La spirale du regard », une étude sur le trajet qui mène de la séduction à l’éthique en passant par l’exhibitionnisme, et « Adler et Freud, histoire d’un malentendu ? », un parcours des textes mettant en jeu la célèbre rivalité et tentant de la lire à la lumière de la question du narcissisme.
Auteur(s) : Jacques Ponnier
Caractéristiques
Auteur(s) : Jacques Ponnier
Publication : 14 février 2023
Support(s) : Livre numérique eBook [ePub]
Protection(s) : Marquage social (ePub)
Taille(s) : 1,28 Mo (ePub)
EAN13 Livre numérique eBook [ePub] : 9791040523369
EAN13 (papier) : 9791040523376