La valeur est ici définie comme « travail indirectement social », c'est-à- dire comme travail reconnu socialement utile par la vente du produit. Cet unique critère permet d'inclure dans le concept de marchandise, au même titre que les biens matériels, l’ensemble des services (pour autant qu’ils soient vendus).
L'adoption du critère de travail indirectement social remet en cause la distinction habituelle entre activités de production et activités de circulation : dans la mesure où il y a vente, les unes et les autres produisent des marchandises et de la valeur. Une distinction nouvelle est cependant introduite entre les activités de
circulation (qui prennent du temps) et les actes de circulation (qui sont instantanés) : les premières relèvent de la production au sens large et peuvent donner lieu à la création de valeur et de plus-value ; les seconds, par contre, ne peuvent créer ni valeur ni plus-value.
L'adoption du critère de travail indirectement social remet aussi en cause les conceptions habituelles concernant le travail plus qualifié et le travail plus intensif. Ceux-ci ne créent pas plus de valeur que le travail moyen. Mais ils constituent des facteurs d’augmentation de la productivité et sont traités comme
tels : limités à une entreprise, ils donnent lieu à un transfert de plus-value ; généralisés à l’économie, ils donnent lieu à une production de plus-value relative. Une distinction claire est introduite entre exploitation économique et exploitation physique, qui peuvent évoluer en sens opposés.
L’adoption du critère de travail indirectement social contribue également à remettre en cause les conceptions habituelles concernant la « valeur de la force de travail » et les rapports entre celle-ci et le salaire monétaire.
Les positions non conformistes adoptées dissocient complètement la définition du travail productif et la définition des classes sociales. Sur le plan de la théorie économique, les positions défendues présentent le double avantage de la rigueur et de la simplicité : d’une part, elles rendent l’approche plus rigoureuse et plus cohérente ; d’autre part, tout en étant justifiées par le seul souci de cohérence conceptuelle, elles ont pour résultat de simplifier la théorie et de faciliter l’estimation statistique de divers concepts-clés.
Jacques Gouverneur est D.Phil in Economics de l’Université d’Oxford et professeur émérite de l’UCL (Louvain-la-Neuve, Belgique). Il est l’auteur de nombreuses publications ; les principales sont disponibles en plusieurs langues sur www.i6doc. com et sur www. capitalism-and-crisis.info.
Editeur : CIACO scrl
Publication : 8 avril 2019
Edition : 1ère édition
Intérieur : Noir & blanc
Support(s) : Livre numérique eBook [WEB + Mobi/Kindle + ePub]
Contenu(s) : WEB, Mobi/Kindle, ePub
Protection(s) : DRM (WEB), Marquage social (Mobi/Kindle), Marquage social (ePub)
Taille(s) : 1 octet (WEB), 1,94 Mo (Mobi/Kindle), 686 ko (ePub)
Langue(s) : Français
Code(s) CLIL : 3081
EAN13 Livre numérique eBook [WEB + Mobi/Kindle + ePub] : 9782875870568
EAN13 (papier) : 9782875870544
12,99 €